Mabon et les mystères de l’automne.
- rebecca DEGEETERE

- 1 sept.
- 3 min de lecture
Entre héritages anciens et célébration moderne.
Aujourd’hui, lorsque l’on parle de Mabon, on fait référence à la fête de l’équinoxe d’automne dans la roue de l’année néo-païenne. Pourtant, il est essentiel de rappeler que ce nom est une création moderne, inventé dans les années 1970 par Aidan Kelly, chercheur et pratiquant wiccan. Dans les sociétés celtiques anciennes et médiévales, le mot « Mabon » n’existait pas, et personne ne célébrait l’équinoxe d’automne en tant que tel.
Pourtant, cette période de l’année était profondément sacrée, même si elle ne portait pas de nom précis. Elle marquait le moment où la lumière commence à décroître, où le monde agricole se prépare au repos hivernal, et où l’esprit humain se tourne vers la gratitude et la contemplation du cycle naturel
La fin des récoltes : un temps de gratitude et d’abondance.
Dans les sociétés celtiques, l’automne était le temps de récolter les fruits de la terre : céréales, légumes racines, fruits, noix, raisins. La moisson terminée, on rendait hommage à la fertilité de la terre et on remerciait les forces invisibles qui veillaient sur les champs.
La dernière gerbe récoltée était souvent façonnée en figure symbolique, comme la cailleach (« la vieille femme ») ou la maiden (« la jeune fille »), incarnant la déesse de la terre se retirant pour l’hiver.
Des banquets et festins communautaires célébraient cette abondance : pain, bière, fruits, viandes étaient partagés, et chacun offrait à son voisin ce que la terre avait donné.
Les assemblées tribales et marchés accompagnaient ces gestes de gratitude, permettant échanges, alliances et préparatifs pour la saison froide.
Ces gestes reflètent un lien profond entre l’homme et le monde naturel, une reconnaissance sacrée des cycles qui nous dépassent.
Michaelmas : la spiritualité médiévale et le passage vers l’hiver.
Avec la christianisation, un rite officiel s’installe autour du 29 septembre : la fête de Saint Michel, ou Michaelmas. L’archange Michel, protecteur contre les forces de l’ombre et symbole de lumière, devient le gardien de ce passage de saison.
Ce jour-là, on réglait les loyers, les baux et les dettes, marquant un cycle économique et social en harmonie avec la nature.
Les banquets de Michaelmas célèbrent la fin des récoltes : la fameuse oie de Michaelmas, le pain rituel (Struan ou Michaelmas Bannock) et parfois les dernières mûres symboliques deviennent autant de signes sacrés de prospérité et de protection.
Dans certaines régions, les cérémonies autour du feu et des processions rappellent la bénédiction de la communauté et des champs, un acte de gratitude envers les forces invisibles et la Terre-Mère.
Ainsi, Michaelmas conserve la mémoire de pratiques anciennes, à la fois agricoles, sociales et spirituelles.
L’ esprit de Mabon dans l’héritage ancien.
Si le mot Mabon est moderne, l’esprit qu’il incarne est ancien : remercier la Terre, honorer les cycles naturels, reconnaître l’équilibre entre lumière et obscurité. L’équinoxe d’automne est le moment où le jour et la nuit s’alignent, un instant de juste équilibre que nos ancêtres celtes percevaient comme sacré.
En célébrant Mabon aujourd’hui, nous raccordons notre conscience à ces cycles millénaires, à cette gratitude pour les moissons et à la préparation intérieure pour l’hiver à venir. C’est un temps de réflexion, de pardon, et de connexion aux forces invisibles qui guident la nature et nos vies.
En somme, Mabon nous offre un pont entre le monde ancien et le monde moderne : un moment où l’histoire, la spiritualité et le sacré se rejoignent, et où chaque geste un pain partagé, un fruit cueilli, une offrande silencieuse devient un acte de gratitude envers le cycle de la vie.
Rebecca

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